Slow tourisme : une réponse face à l’urgence climatique

Le tourisme est devenu l’un des secteurs économiques les plus importants dans le monde, générant souvent des revenus importants pour les destinations touristiques. Toutefois, cette croissance rapide du tourisme n’a pas été sans conséquences sur l’environnement et les populations locales. Le slow tourisme émerge aujourd’hui comme une alternative respectueuse de l’environnement et socialement responsable face à l’urgence climatique. Aujourd’hui, Le slow tourisme s’impose comme une alternative au tourisme de masse, privilégiant des expériences moins nombreuses mais plus authentiques, en symbiose avec l’environnement. Ce mouvement émergent encourage les moyens de transports faibles en consommation carbone comme le vélo et les circuits courts, et promeut un urbanisme à taille humaine.

Un voyage holistique à portée de main

Des agences de voyage comme Chemins proposent des voyages holistiques à vélo électrique cargo, ponctués d’activités 100 % locales dans le sud-est de la France. L’agence se veut être un facilitateur de rencontres entre artisans locaux et urbains en quête de la redécouverte de leur pays.

Les caractéristique du Slow Tourisme

Le slow tourisme se caractérise par une approche plus réfléchie et responsable du voyage. Les touristes choisissent de voyager à une vitesse plus lente, de se déplacer à pied, à vélo ou en transports en commun pour des distances plus longues. Cette pratique favorise la découverte de destinations moins populaires et encourage les touristes à se concentrer sur la qualité de l’expérience plutôt que sur la rapidité ou la quantité.

Voici les  8 principales caractéristiques du slow tourisme :

1. La durée : Le slow tourisme encourage les voyageurs à prendre leur temps et à ne pas se précipiter. Les voyages sont souvent plus longs et plus lents pour permettre une véritable immersion dans les lieux visités.
2. La distance : Le slow tourisme favorise les voyages de proximité, en privilégiant les destinations locales et régionales plutôt que les voyages internationaux.
3. La découverte : Le slow tourisme met l’accent sur la découverte et la rencontre avec les cultures locales, les traditions, les patrimoines, les savoir-faire et les modes de vie. Les voyageurs sont invités à interagir avec les habitants pour mieux comprendre leur mode de vie et leur culture.
4. La nature : Le slow tourisme encourage les voyages en contact avec la nature, notamment les randonnées, les balades à vélo ou à pied, les excursions en kayak ou en canoë, les baignades en rivière ou en lac, etc.
5. La cuisine : Le slow tourisme met en avant la cuisine locale et la découverte des produits régionaux, avec des visites de marchés locaux, des dégustations de produits locaux et des cours de cuisine.
6. Le respect de l’environnement : Le slow tourisme est une forme de tourisme durable qui vise à minimiser l’impact environnemental des voyages. Les voyageurs sont encouragés à utiliser les transports en commun, à préférer les hébergements éco-responsables et à respecter les lieux visités.
7. L’authenticité : Le slow tourisme cherche à favoriser une expérience de voyage authentique et non standardisée, en évitant les sites touristiques trop fréquentés et en privilégiant les découvertes plus insolites et hors des sentiers battus.
8. Le bien-être : Le slow tourisme encourage les voyages qui favorisent le bien-être physique et mental des voyageurs, avec des activités comme le yoga, la méditation, le tai-chi, le massage, etc.

Une dimension sociale et environnementale

Là où les voyageurs cherchent à se connecter avec les populations locales et à découvrir les traditions culturelles d’une destination. Cette pratique encourage la découverte de lieux moins connus et permet aux voyageurs de s’immerger dans la culture d’une région. En réservant des nuitées chez l’habitant, les touristes peuvent découvrir des lieux souvent éloignés des grandes zones touristiques.

Le slow tourisme implique également une réflexion sur l’impact environnemental du tourisme. Les touristes sont encouragés à réduire leur empreinte carbone en optant pour des modes de transport moins polluants, tels que le vélo ou les transports en commun, et en évitant les vols long-courriers. En réduisant leur impact sur l’environnement, les touristes peuvent également contribuer à la prévention de la dégradation écologique des destinations qu’ils visitent.

Le slow tourisme implique également une approche éthique du voyage. Les touristes sont encouragés à acheter des produits locaux, à soutenir l’artisanat local et à choisir des hébergements respectueux de l’environnement. Les voyageurs s’engagent ainsi à favoriser l’économie locale et à soutenir l’entrepreneuriat local.

Les avantages du slow tourisme

Ils sont nombreux, pour les touristes comme pour les destinations touristiques. Tout d’abord, cela permet de découvrir des lieux méconnus, souvent plus authentiques et moins touristiques que les destinations les plus populaires. Cela permet également de renouer avec la nature et de profiter des paysages naturels de chaque destination de manière plus respectueuse.

Le slow tourisme offre également une opportunité pour les petites entreprises locales, artisans, commerçants, restaurateurs, etc., en les exposant à un nouveau public de touristes. Cette offre peut bénéficier à des petites entreprises familiales, artisanales, offrant une expérience plus authentique et plus personnalisée. Pour les destinations touristiques, le slow tourisme offre l’opportunité de développer une image de destination de qualité et durable.

Vers une transition vers la lenteur à grande échelle

Bien que marginale pour le moment, le slow tourisme dispose de résultats prometteurs. En effet, 90 % des consommateurs se disent prêts à dépenser plus pour une expérience de voyage à empreinte carbone moindre, et 53 % des personnes interrogées en France s’intéressent au slow tourisme. Toutefois, pour une réduction significative de l’impact social et écologique du tourisme de masse, le changement à grande échelle doit être porté par les pouvoirs publics, avec la mise en place de taxes sur les carburants pour les compagnies aériennes, la création d’un meilleur réseau ferroviaire dans toute l’Europe et la baisse du prix des trains.

Le mouvement du slow tourisme gagne en visibilité et en popularité, bien qu’il reste minoritaire par rapport aux pratiques de tourisme de masse. Selon une enquête récente, 9 touristes sur 10 se disent prêts à dépenser plus pour des voyages plus respectueux de l’environnement, tandis que plus de la moitié des consommateurs en France sont prêts à adopter le slow tourisme. Les destinations touristiques peuvent bénéficier de cette popularité en développant une offre de tourisme responsable et durable, répondant aux attentes des voyageurs soucieux de l’environnement et des enjeux sociaux.

Toutefois, le slow tourisme ne peut pas être vu seulement comme une réponse individuelle au changement climatique. Les gouvernements et les autorités locales doivent également soutenir le développement du tourisme durable et promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement et des populations locales. Cela implique de promouvoir les transports en commun efficaces et de développer des infrastructures touristiques plus respectueuses de l’environnement.

Alors est-ce le futur du tourisme ? Le slow tourisme représente une véritable alternative pour réduire l’impact environnemental du tourisme et favoriser une approche plus authentique et humaine du voyage. Les touristes peuvent s’engager à soutenir les petits producteurs, réduire leur empreinte carbone et découvrir des destinations plus authentiques et méconnues. Pour les destinations touristiques, le slow tourisme peut être une opportunité de se positionner comme des destinations plus durables et de qualité. Les gouvernements et les autorités locales doivent également jouer un rôle clé dans la promotion de ce type de tourisme, en accompagnant les acteurs locaux et en développant des infrastructures respectueuses de l’environnement et socialement responsables.